La storia di Francis Bensignor [parte 13]

Fin 1984, cette rupture avec celui qui m’avait permis de faire de ma passion pour le modélisme un métier, je l’ai très mal vécue. Si mal que même si mon amour pour le maquettisme et les autos restait intact, j’éprouvais le besoin quitter le monde du modélisme professionnel…et ce, pendant près de 5 ans !

Pour expliquer la suite, qui sera placée sous les couleurs de la bannière étoilée, je dois faire un petit retour en arrière.

Nous sommes en 1989, et depuis 12 ou 13 ans, j’ai une une passion grandissante pour les voitures et les courses US, et de temps en temps, pour mon plaisir, cela me vaut de partir dans des petits délires comme celui-ci :

Réalisée en mars 1983 à partir d’une carrosserie zamac de la Datsun 240Z Corgi Toys, sciée une fois dans sa largeur et 2 fois dans sa longueur, ailes avant et arrière, becquet arrière, soubassement arrière et spoiler exécutés au sintofer, ce modèle exotique était en fait un pace car utilisé pour des épreuves IMSA en 1978.

Je suis certain d’avoir attrapé ce virus de l’« Américano folie » en 1976, le samedi 12 juin, au matin, avant le départ des 24 Heures du Mans, de très bonne heure…

Il était si tôt que l’on n’entendait pratiquement encore aucun bruit dans le paddock.

Seuls quelques mécaniciens commençaient à s’agiter autour des tentes qui abritaient les autos. Et au détour d’une allée, je me rappelle être tombé nez à nez avec quelque chose qui avait 4 roues,énormes, quelque chose que je n’avais encore jamais vu jusque là ! Apparemment, une voiture, mais comme arrivée d’une autre planète !

C’était donc la Ford Torino #90 de l’écurie Junie Donlavey. A l’instant précis où je découvrais le monstre, un mécano allumait le contact…après une brève et impressionnante montée en régime pour bien se lancer, le V8 a continué à ronronner au rythme de son ralenti, très bas en régime, et surtout très grave en sonorité. Si grave que le sol s’est mis à trembler sous mes pieds ; pire, je ressentais les vibrations à l’intérieur de mon corps…j’étais cuit !

Entre 1985 et 1989, j’avais monté quelques kits de Nascar Monogram ou AMT au 1/24eme et 1/25eme. De son côté, Starter avait commencé en novembre 1984 à produire son 1^er kit de Nascar au 1/43^ème avec la Ford TBird Wrangler de cette même année. Et un nouveau modèle arrivait tous les 2 à 4 mois.

Bien sûr je m’étais empressé d’acheter cette production Made in Marseille, mais j’ai attendu octobre 1989 pour monter le 1^er de ces kits, il s’agissait de la Buick Regal GATORADE de 1982.

A partir de ce moment-là, je me suis mis à ne plus monter que des Nascar pour ma collection. En décembre, je prenais l’initiative de reproduire entièrement en sintofer la maquette 1/43ème de l’Oldsmobile Cutlass 1988-1989. J’appelais Starter pour leur demander s’ils voulaient bien examiner mon proto de près.

Rendez-vous fut pris pour Rétromobile 1990, où je faisais la connaissance de Philippe Roche et Jean-Pierre Calligaro. Je crois que sans trop vouloir me le montrer, ils avaient étés entièrement conquis…avec la passion qui m’animait, en fait, j’étais sûr de mon coup. Ma « Starter Era » démarrait…une ère de rêve pour moi.

Je ne vais pas détailler les différentes versions et le nombre de kits qui ont étés produits à partir de mes protos de Nascar, ce serait très long, je parlerai seulement des plus marquantes pour moi.

Entre janvier 1990 et octobre 1994, pour ne citer que les Nascar, j’ai réalisé 30 nouvelles maquettes ou évolutions de maquettes pour Starter.

L’Oldsmobile Cutlass 1988-1989. Pas la plus compliquée ni la plus réussie, mais la toute première, elle tient pour cela une place à part dans mon cœur.

La Chevrolet Lumina 1990. 3^ème proto Nascar que je sculptais pour Starter, en mai 1990. Un modèle important à mes yeux pour 2 raisons. D’une carrosserie très proche de l’Oldsmobile que j’avais faite 4 mois plus tôt, je suis parvenu avec la Lumina à corriger mes premières erreurs. Importante aussi car cette maquette a engendré beaucoup de versions, dont la 1^ère à sortir sur le marché a été celle que pilotait l’un des plus grands noms de l’histoire de la Nascar : Dale Earnhardt.

La Plymouth Superbird 1970. La 5^ème Nascar que je faisais. Maquette entièrement nouvelle, une des plus coriaces à réaliser. Une silhouette reconnaissable entre mille, aux dimensions hors normes, plus de 125 mm de long au 1/43^ème.

La Mercury Cyclone 1971. Rien que son nom me motivait ! 7^ème maquette de Nascar totalement nouvelle. Un nez très difficile à appréhender.

La Dodge Charger 1973-1975. Ma 12^ème Nascar pour Starter…pour un maquettiste fan de Nascar, réaliser CE modèle est un must, presque un rêve que je n’aurais osé imaginer 2 ans plus tôt. Crée à partir d’une résine de Mercury Cyclone 1971 !

L’Oldsmobile Cutlass 1978-1980. La 17^ème dans la liste. Une maquette entièrement nouvelle, au look exceptionnel. Une des plus justes à mon humble avis...

La Chevrolet Monte Carlo 1977-1980. Monstrueuse automobile, aux formes bodybuildées. Une carrosserie qui selon moi constitue un défi à reproduire, en particulier à cause des reliefs sur ses flancs.

La 18^ème, et encore une maquette créée à 100%.

La Ford Galaxie 1963. La 25^ème faite pour Starter, en novembre 1993. Pour faire cette Ford je suis parti de la Plymouth Satellite 1966 , un autre de mes bébés réalisé 3 mois plus tôt, en lui retravaillant le moindre millimètre carré.

…ce qui donna ceci :

Au cours des 6 mois qui suivirent, Monsieur Philippe Roche, qui occupait le poste de directeur technique chez Starter, autant passionné de Porsche que de Nascar, me commandait les Ford Galaxie 1964 et 1965, que bien sûr j’exécutais à chaque fois à partir de la base du modèle précédent.

La Galaxie 1964 :

La Galaxie 1965 :

Et enfin, parmi mes préférées, car ce sera la dernière Nascar que j’aurais fait pour Starter, au mois d’octobre 1994, figure

la Pontiac Grand Prix 1994/95.

A partir d'une résine de la version 1992/93 retravaillée sur ses flancs et ses parties avant et arrière.

J’aurai l’occasion de revenir parler de mes années Starter car mon travail avec la marque de Marseille ne se limitait pas aux seules Nascar. Mais je tiens déjà à saluer la mémoire de Monsieur Philippe Roche, sans qui je n’aurais certainement jamais pu connaître le bonheur de réaliser toutes ces autos qui me passionnaient.